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L’EMDR, un bouleversement dans la thérapie

Marie-Aude Barette, Michel Dupeyroux, Novembre 2004

 

Par cet article nous souhaitons faire partager l’expérience que nous vivons dans nos cabinets de psychothérapeutes, depuis que nous avons intégré ce nouvel outil, dont nous parle si bien David Servan Schreber dans son livre « guérir ».

« une vraie révolution dans le champ de la psychothérapie »

La thérapie EMDR est une nouvelle méthode de psychothérapie qui utilise la stimulation sensorielle des deux cotés du corps, soit par le mouvement des yeux soit par des stimuli auditifs ou cutanés, pour induire une résolution rapide des symptômes liés à des événements du passé. Cette thérapie poursuit le mouvement de recherche clinique et de soins inaugurés par la psychanalyse, la thérapie cognitive comportementale, les traitements par exposition, la médecine humaniste, les thérapies systémiques et les psychothérapies brèves centrées sur la personne.

L’EMDR a été créée à la fin des années 80 dans la Baie de San Francisco. En moins de 10 ans, elle est devenue un des modes de traitement psychothérapeutique du PTSD (ou ESPT : État de Stress Post-Traumatique) ayant donné lieu au plus grand nombre d’études cliniques. Ses initiales viennent de son appellation anglo-saxonne : Eye-Movement Desensitization and Reprocessing, ou Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires, même si la méthode ne se limite désormais plus à l'utilisation des mouvements oculaires.

Le protocole EMDR repose sur un ensemble de principes qui sont essentiels à une approche humaniste et intégrative de la médecine et de la santé : la confiance dans la capacité d’auto-guérison propre à chacun, l’importance de l’histoire personnelle, une approche centrée sur la personne, un pouvoir restauré, l’importance du lien corps-esprit, un bien-être et une amélioration des performances, une dimension communautaire et éventuellement spirituelle.

Freud définissait le trauma comme une effraction imposée au psychisme par le débordement de ses capacités de défenses, et donnait une place importante au trauma dans le développement des névroses.

De notre point de vue, le trauma ne se réduit pas aux grands accidents, situations de guerre etc…

Les personnes qui nous consultent sont en souffrance le plus souvent suite à des traumas de la vie ou des répétitions de traumas plus ou moins graves et intenses et plus ou moins anciens.

Nous travaillons donc avec l’EMDR non plus seulement à partir des traumas évidents mais avec tous les traumas de la vie actuelle ou issus de notre passé, liés aux épreuves de la vie, aux conflits, aux difficultés relationnelle...

Dans la réalité du traitement cet outil permet à chacun de travailler à un niveau de profondeur qui lui est accessible et selon sa modalité la plus naturelle.

Certains ont accès à leur histoire la plus ancienne, celle du bébé qu’ils ont été, après la naissance, parfois même intra-utérine. D’autres restent à niveau beaucoup plus récent, dans « l’ici et maintenant ».

Certains travaillent uniquement dans les souvenirs, d’autres dans des saynètes symboliques évolutives, d’autres au travers de croyances ou convictions personnelles, phrases qu’ils se disent à eux-mêmes et d’insight, d’autres encore uniquement dans les sensations corporelle. Beaucoup couplent plusieurs modes de fonctionnement. Mais quelles que soient soit le mode d’accès et le type de travail la désensibilisation est opérationelle : les symptômes post-traumatique disparaissent et la charge affective diminue jusqu'à disparaître elle aussi.

Des thérapies qui s'annonçaient longues se sont finalement terminées en quelques mois, les personnes ayant retrouvé leur liberté de vie, leur autonomie et leurs capacités relationnelles.

Malgré tout, cette méthode n’est pas « magique ». Il est important de la comprendre comme s'intégrant à une psychothérapie. L’EMDR donne accès à l’inconscient et à une forme de réparation. Il reste plus efficace pour les personnes qui ont déjà fait un travail en psychothérapie auparavant et qui l’incluent dans leur trajectoire psychothérapeutique.

Il convient aussi d’être vigilent car l’EMDR ne peut pas être utilisé pour certaines structures très fragiles au risque de décompensation.

Quand on a vécu une psychanalyse, quand on sait en effet que la thérapie peut-être longue, que l’on connaît le difficile accès à l’inconscient, que l’on s’est frotté aux résistances dans le travail thérapeutique, il est difficile d’imaginer qu’un travail puisse se faire avec autant de « facilité ». Pourtant, pour l’avoir vécu de l’intérieur, en tant que patient et de l’extérieur en tant que thérapeute nous pouvons en témoigner.

De notre point de vue l’EMDR n’évite pas une psychothérapie, il la dynamise, l'accelère. L’EMDR ne fait pas que « visiter » le trauma ou la scène traumatique mais il amène à résoudre les difficultés liées aux effets négatifs induits.

Il reste avant out un outil thérapeutique complémentaire et intégrable à la psychothérapie. C’est là qu’il est le plus performant. Il serait illusoire de penser qu’un « petit coup d’EMDR » puisse gommer sans préalable la difficulté de vivre. Aussi nous l’intégrons dans un cadre psychothérapeutique classique, dans lequel les concepts psychanalytiques restent essentiels.


Quelques témoignages de nos patients :

« je viens à mes séances, je ne sais pas ce qui va m’arriver, et je m’attends à tout… »,

« C’est absolument révolutionnaire » un patient-médecin.

« La psychanalyse m’avait permis d’aborder mes problèmes, et l’EMDR m’a permis de les résoudre », un psychanalyste.

The Science & 

Mathematics University

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